ce train ne desservira pas les gares de...

Publié le par Fake

 


L’appel désespéré au train de nuit, remplissons l’espace et occupons les places, les seules encore libres de tout voyage imaginaire. Tickets en main, je mâche mes silences dans l’attente entre la petite et la grande aiguille, dans l’entre deux pour ne jamais avoir à constater ton retard.

L’homme sur le quai a crié gare et c’est sur le trottoir et non plus dans la serrure que je dois guetter les semelles des arrivées et des départs. Numéro 42 a tué l’œuf dans la poule ou la poule dans l’œuf, renversement de situation, le prince charmant a passé une annonce pour rencontre sous rails de chemin de fer. Des lambeaux à l’apparence d’écharpes de soie fine lancées comme un dernier souvenir aux larmoyés du panneau horaire.

On ne compte plus les traversées en solitaire et seuls les absents apparaîtront dans les faits divers : j’y suis j’y reste. Aucune trace sur aucune carte, on efface derrière soi pour mieux tourner le dos aux croisement inopportuns de faciès connus et inconnus.

Régurgiter les minutes en autant de miettes-papier disponibles, les titres de transports donnés en pâture aux dalles jonchées des pas qui ne se font pas entendre.

Je peux toujours regarder par la vitre et imaginer que ce n’est pas elle qui avance mais le quai qui reste à bon port, je ne ferai jamais croire aux arbitres qu’il existe des martyrs gais et tu auras le privilège des hommes restés sur le banc des oubliés. Fin du temps réglementaire, ne compte pas sur moi pour payer le tribut de ton forfait.

Publié dans faketotum

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